05/05/2025
Mon plus grand succès littéraire
"Code d'un soir" est une romance de bureau entre deux hommes (on parle de romance MxM, man x man).
L'histoire raconte le rapprochement entre deux collègues de travail, au milieu de la gestion d'un projet chaotique, du management tyrannique. C'est une histoire d'amour bien sûr, une histoire à ne pas mettre entre toutes les mains, mais avant tout, une histoire sur la santé mentale et le burnout au travail.
Le roman a été publié en 2022 aux éditions Laska, une petite maison d'édition canadienne. Il a rencontré son public d'une manière dont je m'y attendais pas. Bon déjà, on va pas se mentir si vous êtes un peu dans le milieu de la lecture, vous saurez que les romances ont du succès. Il n'y a qu'à voir l'engouement pour la romantasy (la romance sur un fond d'univers fantasy/fantastique). Et si on s'enfonce un peu plus, la romance MxM est très recherché, au point d'être beaucoup plus lu que la romance FxF (female x female, bref des romances entre femmes)(ce qui est bien dommage)(mais promis la romance FxF existe, il suffit de bien creuser).
"Code d'un soir" a donc été lu par une bonne centaine de personnes, au point d'avoir cent notes sur amazon et des dizaines d'autres sur des sites comme Babelio. Un roman qui me tient à coeur et qui, s'il a trouvé son public grâce à son côté MxM, c'est aussi les thèmes de santé mentale qui ont touché les gens. Et je suis ravi-e de savoir que ce sujet a touché des gens, d'autant plus en sachant que c'est un sujet qui me touche personnellement. Je ne cache plus ma dépression, mes nombreux burnouts, à mes proches et à mon public.
L'histoire d'amour de "Code d'un soir" n'était qu'un prétexte pour parler de sujets plus graves.
Après je l'aime cette histoire d'amour, elle est aussi importante pour moi que tout le reste. Car j'y parle de consentement, d'utilisation de préservatifs ou encore de tests pour savoir si on n'a pas de MST. Je vois rarement ces points traités dans les romances alors qu'il est hyper important d'en parler ? Bref. Je ne veux pas me jeter trop de fleurs car il y a un autre sujet que j'aimerais aborder.
L'écriture d'une romance MxM par une non-concernée.
Si vous ne le savez pas, la majorité des romances MxM sont écrites par des femmes, et bien souvent, des femmes hétéros. D'ailleurs le public est du même acabit, sûrement parce que les romances MxM fétichisent beaucoup les hommes queer. Pourquoi ? C'est comme les hommes hétéros qui se fascinent pour les relations FxF sans le respect de la culture lesbienne ou queer. Bien souvent, les relations MxM suivent le même schéma des personnages, jettent à la poubelle le consentement etc. Bref, ce n'est pas de l'écriture de vraies personnes mais plutôt un fantasme. Et je dois reconnaître en avoir consommé. Surtout des yaoi (des mangas).
Maintenant, d'où je viens à critiquer ces autrices alors que je fais la même chose ?
Parce que je suis une personne queer ? Ma légitimité est-elle réelle parce que je suis queer, non-binaire et que je peux me permettre d'écrire des romances MxM. La réponse est... compliquée. D'un côté, je pense qu'on devrait s'efforcer de consommer des livres écrits par les concernés, de l'autre, je pense ne pas avoir fétichisé mes personnages queer. Je n'écris que des persos queer, et non des fantasmes. Vous fouillerez les retours de "Code d'un soir", je pense vous y verrez des retours plutôt positifs de ce côté, sur une histoire différente, à fond sur le consentement et non des fantasmes de v**l (oui ça existe dans les romances MxM).
Et pour autant je n'irai pas cracher sur mes collègues autrices. Oui, il faut lire des romans par les concernés. Mais il faut aussi ne pas empêcher les autres d'en écrire du moment qu'on ne tombe pas dans le fantasme, le racisme, l'homophobie, le validisme, la transphobie et j'en passe. Sinon imaginez la tristesse du paysage littéraire. Et je ne dis pas ça que pour me justifier. Oui je suis une personne queer mais je peux faire des erreurs. Je ne force personne à lire mes livres. Je sais qui est mon public et j'aime ce public. J'aime mes collègues autrices hétéros qui en écrivent avec la tonne de consentement qui va bien.
Voilà où je voulais en venir, de manière décousue mais écrite.
Maintenant qu'en est-il de "Code d'un soir" ?
Eh bien, si vous me suivez sur les réseaux, vous saurez que les éditions Laska... ont fermé. Oui, la maison d'édition n'existe plus. Encore une, encore un de mes romans introuvables.
Or is it ?
Oui, vous ne rêvez pas mais "Code d'un soir" a trouvé une nouvelle maison, une reprise que j'ai hâte qu'elle touche un nouveau public. J'ai très hâte que le roman sorte à nouveau (en numérique cependant). Et je réserve une petite surprise, pour celleux qui sont arrivé-es au bout de ce post de blog interminable. La mouture de cette reprise aura un chapitre bonus, un épilogue que j'ai toujours voulu écrire.
Alors rendez-vous en 2026 pour cette sortie.
(non je n'ai pas écrit ce post juste pour faire ma pub mais en même temps, c'est mon blog et je fais ce que je veux)